Episode 2. L'alliance du transactionnel et de l'émotionnel: le duo gagnant
Le premier épisode de notre saga consacrée aux 10 facteurs clés de succès des programmes de
fidélité expliquait l’importance pour un programme d’incarner la posture
relationnelle de l’enseigne et de se différencier des dispositifs concurrents
souvent calqués sur le même modèle. Dans ce deuxième épisode, nous traitons de
la récompense (ce qui fait entrer les clients dans le programme) et de la
reconnaissance (ce qui les fait vraiment y rester).
Du bon usage de la récompense
FCS n°3. Récompenser les clients pour ce qu'ils feront en plus, pas pour ce qu'ils font déjà
Le coût des récompenses représente in fine 0,5% à 2% du CA de l'enseigne, et même plus dans certains
secteurs. Reste à compenser cette perte sèche de marge par un accroissement
sensible du CA sur les clients encartés.
Autrement dit, un programme ne peut pas être rentable s'il
est seulement défensif (si il récompense la fidélité passée) : il doit rendre
fidèles les clients qui ne l'auraient pas été sans cela (en tout ca, pas
autant).
L'objectif est donc d'être dynamique pour faire changer les
comportements. La clé réside dans l'animation différenciée : inciter à
augmenter le panier moyen chez les fidèles et la fréquence de visite chez les
occasionnels, favoriser le ré-achat après la prise de carte pour les nouveaux
adhérents, développer les achats entre plusieurs rayons (les clients
éclectiques génèrent des CA jusqu'à 2,5 fois supérieurs à la moyenne), etc.
FCS n°4. Stimuler le "burn": inciter les clients à transformer leurs points et à utiliser leur récompense
Ce point est contre–intuitif : il est tentant de penser que
la non-transformation des points est autant d'économisé pour l'enseigne. L'expérience
montre que ce raisonnement est erroné. Les clients qui utilisent leurs primes
sont ceux qui augmentent le plus leur consommation (cf. schéma). Le CA
additionnel fait plus que compenser le coût des récompenses utilisées. Et cela
prouve aux clients que les promesses sont tenues, et que le programme génère de
vrais avantages.
Etudiez la possibilité de récompenser un plus grand nombre
de clients avec des récompenses plus faibles ou un seuil d’accès à la première
prime plus rapide à atteindre. Vous ferez ainsi plus de satisfaits, les
meilleurs clients étant toujours plus souvent récompensés que les moyens.
Récompenser, c’est bien… Reconnaître, c’est mieux
A lui seul, l'aspect financier des programmes de fidélité
n'est pas réellement différenciant. Plutôt que la fidélité d’intérêt, il faut
viser la fidélité de cœur.
Un bon client a conscience de l'être. Qu'il vienne souvent
ou qu'il dépense beaucoup, il s'attend à être reconnu en tant que bon client.
Les attentions clients touchent une corde émotionnelle et statutaire souvent
plus efficace que la simple récompense.
Etonnez vos clients en leur prodiguant des attentions
auxquelles ils ne s'attendent pas. Prévoyez des actions non annoncées dans le
programme, comme des invitations VIP (une invitation à un défilé de mode, à un
tournage de film), l'essai de produits en avant première (comme l'invitation
pour deux personnes d'Hippopotamus à venir déguster gratuitement son nouveau
menu), ou un cadeau sans obligation d'achat (les Galeries Lafayette offrent à
leurs meilleurs clients une bouteille de champagne à venir récupérer en
magasin à Noël).
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