Je veux dire, on est vraiment obligés ? de remettre en cause les bonnes pratiques éprouvées depuis 30 ans ? de complexer devant les galopins des start-ups ? d’assister à des pitches répétitifs pour « réinventer l’expérience clients » ? de choper la migraine à Vivatech et revenir en ayant l’impression d’avoir raté ce qui était excitant ?
On est vraiment obligés de faire sa transition digitale ? Je veux dire, devenir omnicanal, cela consiste à dépenser beaucoup d’argent pour transformer un CA rentable en CA non rentable, n’est-ce pas ? tout en râlant contre l’inéquité fiscale entre magasins et pure players, mais ça fait 15 ans qu’on râle… et soyons honnêtes, les écarts de coûts sont loin d’être seulement fiscaux. Même la mansuétude des marchés financiers envers ces pure players non rentables est justifiée tant qu’ils engrangent 25% de croissance tous les ans. Bref : Primark n’a pas de site marchand, Action non plus, alors on est vraiment obligés ?
Oui.
Vraiment.
Trois anecdotes :
- Nous avons conduit cet hiver deux missions passionnantes, sur la Transition digitale pour les Mousquetaires, et sur le magasin du futur pour Camaïeu. Indépendamment des conclusions qui ne vous regardent pas ☺, nous avons été frappés par l’envie d’innover des équipes, y compris des adhérents ou des opérationnels. Voir que leur entreprise innove les rassure, car tout le monde est conscient de la réalité de la menace. Mieux, cela les valorise et les met en mouvement. Vous avez besoin d’innover, parce que vos équipes ont besoin de voir que vous innovez. Question de confiance et de fierté
- Plus récemment, nous avons travaillé sur le secteur du jouet, bouleversé par la défaillance simultanée des deux leaders, Toys’R’us et La Grande Récré-Ludendo. Les histoires de ces échecs sont différentes, mais on y retrouve deux ingrédients communs : gouvernance défaillante (le LBO de trop chez Toys’R’us, avec 3 actionnaires incapables de s’aligner ; une croissance externe et une dette incontrôlées chez Ludendo) ; et surtout inertie du modèle commercial (stratégie omnicanale défaillante, concept magasin et expérience clients basiques, stratégie relationnelle insipide…). Leur problème ? Amazon est moins cher, tout simplement. Nettement moins cher. Impossible de gagner en se battant avec les recettes éprouvées depuis 30 ans. Le seul espoir était d’innover dans le modèle commercial, l’expérience, l’omnicanal, la relation. D’autres y parviendront peut-être (King Jouet ? Jouéclub ? Oxybul ?). Pour les deux leaders, il est trop tard…
- Le 25 mai, nous avons accompagné à Vivatech un groupe de Directeurs marketing (l’Institut du Commerce Connecté, notre think tank, anime le Club Marketing Réinvention qui réunit une dizaine de CMO du retail). Ce qui m’a le plus frappé, c’est la commoditisation de la technologie. Des choses qui semblaient très sophistiquées voici peu sont en train de devenir accessibles, simples, rapides. Ainsi, la personnalisation, la gamification, le collaboratif, le crowdsourcing, etc. Inoculer des innovations du nouveau monde dans nos vieux modèles devient si facile et bon marché que la seule raison de ne pas le faire… c’est nous. C’est notre inertie. Notre obsolescence programmée, en somme…
Facile à dire, bien sûr. Beaucoup reste à faire pour comprendre vers où, comment, avec qui innover. Pour aider les retailers à éclairer ces choix, nous avons le plaisir d’accueillir le nouveau DG de l’Institut du Commerce Connecté, Michel Koch. Voir le communiqué de presse.
Parce que, oui, pas de doute. On est vraiment obligés…
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